Merci à vous d’avoir participé à cette discussion. Je vois que chacun a passé beaucoup de temps à répondre.
À mon niveau, j’ai l’impression d’avoir moins besoin d’écrire, pourvu que je pense à me remémorer mes rêves au réveil. Je pense aussi que je retrouve plus facilement le fil chronologique de mes rêves. Pour les WBTB, je n’ai plus besoin d’alarme, une petite phrase d’AS me suffit. Et quand je reprends les méthodes, j’ai rapidement des rêves sublucides. Je ne me souviens pas en avoir fait autant avant 2014, date où j’ai découvert les méthodes.
Kaan pense qu’il a réussi à automatiser ses TR pendant son sommeil.
Zarly constate que le JR, les TR et les autres rappels de suggestion sont moins nécessaires. Les résultats arrivent aussi plus vite qu’avant. C’est donc qu’il y a une acquisition durable.
Mais cette consolidation reste insuffisante puisque, d’une part, il ne fait plus de RL quand il se détourne de l’objectif et que, d’autre part, il doit reprendre ses techniques favorites (techniques personnalisées avec l’expérience). Ce que je comprends de ce message, c’est que le RLeur n’atteint pas tout-à-fait la phase 4. Il est, disons, à un niveau 3,5 ou à un autre stade intermédiaire qui lui permet d’induire plus facilement qu’avant des RL, mais ces RL ne deviennent pas involontaires.
La consolidation est extrêmement lente. Elle existe, mais pas (encore) jusqu’à l’automatisation. Après quelques décennies, qui sait, peut-être que Zarly fera plusieurs RL par mois de façon involontaire ? On lui reposera la question dans 50 ans…
Saul a atteint instinctivement la phase 4. Wizzy pense avoir, lui aussi, automatisé ses RL. Ça me laisse franchement incrédule.
Saul, Wizzy, quand vous ne vous vous dites plus "j'ai envie de faire un RL" vous en faites quand même? Même après plusieurs mois?
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Sur l’importance du développement cérébral que Kaan souhaite relativiser, j’ai envie de dire qu’il a bien le droit de douter. On ne peut pas tenir pour acquise une information, sous prétexte qu’il s’agit d’une actualité scientifique. Il y a de nombreuses informations qui ont été scientifiquement vraies, mais qui sont ensuite devenues fausses. Voici quand même les liens vers les articles…
Le JNS, article source :
http://www.jneurosci.org/content/35/3/1082.shortUne version grand public dans le Journal de la Science :
http://www.journaldelascience.fr/cerveau/articles/zone-cerveau-impliquee-reves-lucides-identifiee-4506et dans Science & Avenir
http://www.sciencesetavenir.fr/sante/20150129.OBS1151/pourquoi-certains-arrivent-a-controler-leurs-reves-et-d-autres-non.html***
Par ailleurs, Kaan dit qu’il est aussi possible de considérer que les RL sont un dysfonctionnement. Plus il fait de DILD, plus son cerveau apprend à empêcher le RL. Ça revient à considérer cet état non ordinaire de conscience comme un problème que le cerveau cherche à résoudre. Kaan rappelle également que les WILD sont associés aux PS, parasomnies, narcolepsie… (Les personnes qui sont sujettes aux PS sont d’ailleurs de bons WILDeurs.) L’apprentissage du WILD vient renforcer un dysfonctionnement. Contrairement aux DILD, plus il fait de WILD, plus il fait de RL. Le cerveau lutte moins facilement contre la lucidité au début de l’endormissement.
Je rejoins (comme Zarly et Saul ?) ceux qui pensent que s’exercer aux DILD ou aux WILD revient à développer la conscience de soi. La pratique du RL ne serait qu’un moyen, parmi d’autres, d’accéder à un niveau supérieur de lucidité de jour comme de nuit. Le cerveau « appellerait » donc cette stimulation. Puisque les effets bénéfiques sont constatés, je me dis que mon cerveau favorise, même très lentement, le développement de la conscience.
Saul, pardonne-moi ! Il y a une grande incompréhension entre nous. Je n’arrive pas à saisir ton propos. Ce que j’en retiens, c’est quelque chose d’assez similaire à ce qu’on appelle une « boucle autocrine » dans l’étude du métabolisme : le message envoyé par la source renforce la source elle-même. Voilà. J’espère avoir résumé fidèlement ta participation.
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Ce que dit Hobson c’est qu’on dort, dans un premier temps, pour se reposer et, dans un 2ème temps, pour s’exercer dans des situations fictives. Les rêves sont des terrains d’entrainements fictifs, des lieux de travail et non de repos.
Grâce au sommeil, nos fibres musculaires peuvent se régénérer. Le corps n’a besoin que des 4 ou 6 premières heures de sommeil (sommeil profond) pour se reposer physiquement.
Il y a une expression très laide, mais qui illustre bien ce qui se passe ensuite, pendant les dernières heures de sommeil : le cerveau « se paye sur la bête », il prélève sa part du butin, profitant de ton sommeil pour s’exercer en paix. Il produit un environnement onirique pour faire des expériences sans conséquences sociales, ni morales. Quand tu rêves que tu marches, tu actives les mêmes neurones que si tu marchais réellement, à l’exception du système moteur. Du coup, tu t’exerces aussi à voler, déraper en voiture, chuter dans le vide, etc. Quand ton rêve te fait plaisir, ton cerveau produit réellement des endorphines.
Mais Hobson n’a pas travaillé sur le rêve lucide. Les travaux les plus intéressants que j’ai trouvé sur les progrès mesurables IRL grâce au RL sont ceux de Mélanie Schädlich à l’Institut du Sport et des sciences du sport de l’Université de Heidelberg et ceux de Daniel Erlacher à l’Institut Max Planck, lui aussi en Allemagne. Les scores (sportifs, tests psychomoteurs) sont meilleurs grâce au RL.
Stephen Laberge a également constaté un progrès personnel en termes de bien-être et évoque même des perspectives d'auto-thérapie. Avec la psychologie clinique, ce ne serait pas impossible de mesurer ces progrès mais, en attendant qu'un livre sorte sur le sujet (si nous sommes encore vivant ce jour là), j'ai tendance à le croire. Après tout, notre cerveau recèle très probablement en lui la capacité à produire la bonne dose d'anxiolytiques.
Comme Fenrir, je n’imagine pas que le cerveau puisse lutter contre ce qui lui permet de progresser. o:)