"En rêve, on peut tout imaginer." Quelque part, oui
"La seule limite, c'est l'imagination." Là, on est plus proche de la réalité.
Regardez cette image :
Est-ce qu'avant cette image, j'aurais pu rêver d'un truc pareil ? Comment peut-on rêver de la forme que prend la neige quand elle tombe d'un fil électrique, quand on n'a jamais vu en vrai ce que cela produit visuellement ?
Maintenant je peux en rêver. Parce que je l'ai intégré. J'ai vu les traces de neige, je me suis demandé pourquoi elles avaient cette forme, et avec un peu de réflexion et d'observation j'ai compris.
La question c'est : combien de choses comme cela ignorons-nous dans la vie ? Que ce soit visuellement ou autre. Et l'autre question c'est : qu'est-ce que ça peut foutre ? "La seule limite, c'est notre imagination." Mais est-ce que l'imagination doit s'occuper de ce qu'elle ne peut pas concevoir ? J'ai passé 28 ans de ma vie à ignorer comment la neige tombait des fils électriques, ça ne m'a pas empêché pour autant de rêver de trucs extraordinaires.
Je sais pas où je vais avec ça. Juste qu'avant cette découverte, j'aurais pu passer ma vie à rêver que je passe sous des fils électriques enneigés, sans pour autant remarquer l'absence de barres de neige éparpillées au sol. Parce que la réalité qui est proposée en rêve est la seule qui vaille. Elle se suffit à elle-même.
D'où l'expression
for all I know qu'on pourrait traduire par "à ce que je sache". "
For all I know, y a pas de neige en barres sous les fils" = "
Pour ce que je sais/quand je tape dans mon stock de ce que je sais/quand je compare ce que je vois à ce que je sais, y a pas de neige..."
L'imagination est la seule limite. Car elle se nourrit de ce qu'on connaît.
Mais le plus fascinant, c'est qu'on ne connaît sa véritable limite que lorsque l'on est confronté à notre ignorance.