j'utilise pour ma part cette technique de la mauvaise main (la main gauche si on est droitier, et vice-versa). D'une pierre deux coups : ça augmente drastiquement la concentration sur ce qu'on écrit, et sur le long terme ça nous apprend à écrire des deux mains, ce qui peut s'avérer très utile et développe pas mal de connexions neuronales.
Je trouve cette technique très intéressante. Elle s'apparente à un "ne-pas-faire", c'est à dire faire quelque chose qui est de l'ordre de l'utilitaire/quotidien, inscrit en nous comme une seconde nature depuis qu'on le pratique, mais que l'on réalise d'une façon tout à fait étrangère à celle qui lui est consacrée dans sa mise en acte utilitaire.
On peut tous s'inventer des ne-pas-faire. C'est une façon d'inscrire dans des emplois ou des zones d'activités de notre conscience laissés en friche une intention, qui en plus est associée à la répétition. Comme le RWI ça fonctionne avec l'investissement intentionnel ou de concentration, mais en plus ça capte notre conscience pour s'appliquer à un faire, un agir.
Alors que l'acte routinier par lui-même endort notre conscience (même quand on est réveillé. Par exemple combien de fois avons nous conduit notre voiture en pensant à tout autre chose, alors que notre conscience était en mode automatique pour gérer la conduite... Et soudain nous réalisons que nous avons fait tout ça, tout cet ensemble d'opérations sans même y penser. Sans même en avoir le souvenir d'en avoir eu conscience).
Le fait d'apporter son attention à un acte que l'on connaît par cœur mais qu'on s'applique à réaliser d'une façon spontanément totalement inconventionnelle quand à son but utilitaire proprement dit, provoque un élargissement, un déplacement dans (ou de) la conscience. Et fixe cette intention dans un acte qui n'a pas d'autre finalité autre que de produire ce déplacement. Et qui donne plus de prise, de relief, au corps, à la conscience, et au ressentir, pour se mémoriser.
De même que la production de ce qui est écrit cela peut resurgir au cours du déroulement de la routine d'un rêve ordinaire par exemple et (r)éveiller notre attention.
En plus ça fait appel à l'imagination (spontanée bien souvent) et donc par là à l'intuition. Ce qui renforce l'aspect mémorisation sensible et corporelle (donc inconsciente).
C'est comme quand on médite, on élargit notre conscience pour accroître la capacité de captation immédiate, sauf que là c'est en agissant. Une sorte de méditation active.
Je pense que ça peut aider à retrouver les états de lucidité pour le RL.
Je ne peux pas affirmer que cela a fonctionné 100% à chaque fois et de façon directe, mais je crois que ça a contribué à l'émergence de RL en ce qui me concerne. Mais c'est comme tout il ne faut pas oublier de penser à en garder la pratique au fil du temps. D'autant que des faire ordinaires on en rajoute toujours de nouveaux dans nos vies modernes hyperactives et hyper sollicitées. Alors que prendre le temps de se créer des ne-pas-faire ça mobilise toujours plus le fait d'y penser, de prendre le temps, de s'arrêter, voire de suspendre son faire en cours, etc...