Méthode d'induction des RL V3.0
Ma méthode d’induction du RL a eu le temps d’évoluer, j’en fais donc une nouvelle synthèse.
Je n’ai toujours pas la prétention d’avoir trouvé la technique parfaite qui conviendra à tout le monde, mais peut-être que partager celle-ci nous permettra de progresser un peu. N’hésitez pas à partager vos résultats positifs ou négatif si vous tenter, même partiellement, cette méthode.
1 - Déroulement de la nuit
Tout d’abord ma méthode se déroule tout au long de la nuit et comporte plusieurs phases distinctes ayant chacune leur rôle.Je décris d’abord la décomposition globale de la nuit puis reviendrais ensuite en détails sur chacune des parties.
Prérequis : définition des objectifs
Petit récap ici de ma façon de définir mes objectifs en RL
Premier endormissement
Il s’agit ici non pas de viser le RL directement, les chances de succès étant trop minces, mais de préparer un endormissement augmentant les chances de RLer plus tard dans la nuit.
Premiers RN
Ici on récolte les premiers souvenirs de la nuit. C’est après un réveil suite à un RN qu’il faut choisir de tenter ou non la procédure d’induction du RL.
Induction du RL
Ici on amorce la tentative d’entrer en RL. En cas de succès, l’entré en RL est de type WILD, plus rarement de type DILD et en cas d’échec souvent un RN avec bribes de lucidités.
2 - Prérequis : les objectifs
Je reprends ce que j’ai écrit dans la méthode v 2.0. Les changements sont en vert.
2.1 : formulation des objectifs
Avant de m'endormir, j'ai forcément défini mes objectifs ainsi que leur priorité. Il ne faut pas hésiter à réviser ses objectifs ou leur priorité en fonction des résultats obtenus dans les RL et RN. Par exemple, si un objectif se manifeste plus facilement durant les rêves, ne pas hésiter à le faire passer en priorité même s'il est moins agréable qu'un autre.
Voici les règles qui pour moi définissent de façon efficace un objectif :
- pas de question dont on s'est déjà fait une idée de la réponse (la réponse sera très certainement l'idée que l'on s'est déjà fait, ce qui n'avance à rien)
- pas de question dont la réponse est en oui ou non (trop facile de se faire un avis éclair sur ce qui nous arrange le plus)
- pas de concept trop abstrait dans la formulation (l'inconscient accède très mal à l'abstrait, cela fait partie des rôles de la conscience de gérer cela)
- pas de formulation à rallonge (il faut se remémorer facilement l'objectif, si l'expression de celui-ci est une poésie, cela ne sera pas facile)
- si l'expression de l'objectif ne peut pas être exprimé de façon courte, c'est qu'il y a peut-être plusieurs objectifs dans la même phrase. Dans ce cas décomposer l'objectif macro en plusieurs sous objectifs plus simples.
- plusieurs objectifs peuvent être formulés mais ils doivent être classés par ordre de priorité, le premier étant l’objectif principal
- l'ordre de priorité d'un objectifs doit tenir compte de la charge émotionnel qu'il implique : un objectif très chargé positivement à plus de chance de se retrouver pendant le rêve qu'un objectif plus neutre
- la formulation de la liste de objectifs doit pouvoir se résumer en quelque mots et doit rester la plus simple possible
- focaliser sur le côté émotionnel de l'objectif plutôt que sur sa formulation exacte, le monde des rêves étant le domaine de l'émotion par excellence.
- être sûr de soi lors de la formulation de l'objectif (pas de terme du style je souhaiterai que, je veux essayer de... utiliser l'affirmative : je veux que… )
2.2 : rappel des objectifs
Je fais un rappel global de tous mes objectifs durant la première phase d'endormissement de la nuit. Inutile de pilonner avec des rappels des objectifs. Un seul rappel en ressentant bien émotionnellement chaque objectif est beaucoup plus efficace que les répéter sans cesse vocalement comme une prière creuse de sens.
Lorsqu’au cours de la nuit je vais faire tenter l'induction d'un RL, je fais un rappel rapide de la liste des objectifs. Il faut rester raisonnable sur le nombre d’objectifs, une liste de course longue comme le bras a très peu de chance d’être réalisable en RL. De plus le rappel doit rester rapide pour ne pas trop faire remonter en conscience. Il peut n’y avoir qu’un seul objectif, une liste n’est pas une obligation. Ensuite je fais un rappel uniquement du premier objectif en me focalisant plus sur le ressenti émotionnel de cet objectif plutôt que sur sa formulation verbale. En cas de réussite de la procédure d’induction, le premier objectif est souvent directement disponible.
3 - Premier endormissement
La procédure que j’applique à l’endormissement est très similaire à celle que j’applique pour induire un RL. La différence principale réside qu’ici, il n’y a pas d’objectif conscient à exprimer.
La procédure se fait en deux étapes : une étape de concentration puis une étape de lâcher prise.
3.1 - Etape de concentration
C’est aussi l’étape que j’appelle étape de méditation.
Je me mets sur le dos, les mains le long du corps dans une position confortable. C’est une position dans laquelle je m’endors très difficilement, mais qui est excellente pour se sentir se rapprocher progressivement du sommeil.
3.1.1–Ressenti émotionnel
La grande nouveauté par rapport à ma méthode v2.0, c’est qu’ici je focalise sur une émotion positive. Il ne s’agit pas d’utiliser des mots ou un quelconque raisonnement, mais d’aller chercher l’émotion telle qu’elle a été vécue IRL et d’utiliser sa mémoire pour ressentir de nouveau cette émotion.
S’il y a une émotion qui est ressentie spontanément au coucher, je l’utilise sinon je vais chercher l’émotion positive la plus facile à faire remonter. Les émotions que j’utilise couramment sont : le plaisir ressenti juste après le visionnage d’une série, le sentiment de bien-être aux côtés de ma femme, l’amour pour ma femme, le plaisir d’une réussite vécue dans la journée. Si aucune de ses émotions ne remonte facilement, j’utilise alors celle qui me sert par défaut : le désir de progresser.
Si au coucher ce qui est ressenti est une émotion négative, alors je ne cherche pas à l’éviter et la ressens pleinement. En revanche, je cherche à ressentir en même temps le désir de progresser avec la volonté de transférer l’intensité de l’émotion négative vers l’émotion positive.
Il faut faire attention aux émotions de trop forte intensité qui on tendances à activer des fonctions cognitives de haut niveau et empêcher le sommeil. L’un des signes flagrant c’est l’activation de la voix intérieur qui nous sert à cogiter à des solutions sur les émotions négatives, revivre les dialogues d’un film, revivre en parole la réussite du jour… Lorsque je m’en aperçois, je fais un effort pour faire taire cette voix et refocaliser sur le ressenti émotionnel.
En principe l’intensité de l’émotion que je suis capable de générer en toute consciente est proportionnel au degré d’éveil. Plus je suis éveillé, plus j’arrive à faire remonter des émotions. L’intensité de l’émotion poussée consciemment diminue ensuite au profit d’élément poussés par l’inconscient : images hypnagogiques, autres émotions.
3.1.2 - sondage corporel
Partie reprise de la méthode précédente, en vert ce que j’ai ajouté.
Tout en maintenant la focalisation sur le ressenti émotionnel, je procède de temps en temps à une focalisation sur les ressentis physiques de mon corps. La focalisation sur le physique doit être brève pour ne pas trop faire remonter en conscience.
Mon corps me sert de thermomètre pour savoir où j'en suis au niveau de l'endormissement. Voici les grandes sensations m'indiquant mon niveau d'endormissement (de l'état le plus conscient à l'état le plus proche du sommeil) :
- 1 aucune vibration dans les bras
- 2 vibrations dans les bras
- 3 démangeaison sur une partie ciblé du corps (le nez, la joue, la plante des pieds ...)
- 4 forte expiration involontaire
- 5 envie de se tourner
- 6 vibrations dans le torse
3.1.3 – Visualisation des HH
En principe la focalisation sur un ressenti émotionnel fini par faire apparaitre des HH. Lors du premier endormissement, ses HH serviront uniquement à indiquer que je suis dans un état proche du sommeil. Lors de la procédure d’induction du RL, elles pourront servir de pont pour entrer dans le rêve. Actuellement, la focalisation sur un ressenti émotionnel est la seule technique que j’ai trouvé qui favorise l’apparition des HH lorsqu’il n’y en a pas spontanément. Il faut toutefois bien veiller à rester uniquement dans le domaine de l’émotion et pas dans celui de la réflexion consciente qui empêche toute descente dans le sommeil.
3.2 - Etape de lâcher prise
Une fois les signes d’endormissement bien présent, je passe à l’étape de lâcher prise.
Je me retourne en position de sommeil (sur le côté pour ma part) et ne fait plus aucun effort conscient. Je me laisse complètement aller au sommeil. Quand cela se passe bien, l’endormissement ne tarde pas. Si cela tarde trop et que je ressens le besoin de changer de position, je tente un changement de côté et si cela échoue encore, je repasse par une phase de concentration car c’est que je suis trop remonté en conscience.
4 - Premiers RN
Je me réveil au cours de la nuit spontanément après un certain temps de sommeil (4-5h) et juste après un RN. Pour ceux qui dormiraient d’un trait toute la nuit, il faut d’abord apprendre à se réveiller naturellement.
C’est à ce moment-là qu’il faut décider de tenter ou non l’induction en RL. Tenter systématiquement ne donne pas de bons résultats si le sommeil n’a pas été assez réparateur. Evidement décider de ne jamais rien tenter à également peu de chance de réussite.
Encore une fois, je me sers de mon ressenti émotionnel pour savoir s’il faut faire une tentative ou non.
Les éléments m’indiquant de bonnes chances de réussite du passage en RL sont :
- RN intense en émotion et long
- RN évoquant la lucidité
- Sensation d’être déjà assez reposé
Les éléments m’indiquant qu’il vaut mieux reporter la tentative à plus tard sont :
- Grosses difficultés à me souvenir du RN
- Sensation de fatigue extrême
5 - Induction du RL
Je tente en principe l’induction en RL à deux périodes : soit en semaine quand la nuit a bien été réparatrice, soit en week-end lors d’une grasse matinée. Quoi qu’il en soit, j’ai toujours les meilleures chances de RLer quand la tentative est faite tardivement dans la nuit. Pour ma part, j’ai remarqué que j’ai beaucoup plus de chance de RLer si je suis suffisamment reposé. Si lors d’une nuit, je suis trop crevé, je préfère reporter à plus tard la tentative de RL, voire la remettre au lendemain plutôt que de dépenser le peu d’énergie disponible pour une tentative ayant de trop faibles chances d’aboutir. Il y a des techniques qui exploitent au contraire l’état de fatigue pour atteindre le RL, mais ce n’est pas du tout la philosophie de ma méthode.
5.1 - Initialisation de la phase de concentration
La procédure va être similaire à celle de l’endormissement, différence toutefois, c’est durant le début de la phase de concentration que je place :
- Un rappel des objectifs
- La focalisation quelques instants sur le ressenti émotionnel du premier objectif
- Une AS très courte pour atteindre la lucidité. Là aussi il est plus important de focaliser sur le désir d’être lucide plutôt que sur les mots de l’AS.
En termes de temps, toute cette étape d’initialisation est relativement courte et ne dépasse pas quelques minutes.
5.2 - Phase de concentration
Je procède exactement comme l’étape 3.1 de la phase d’endormissement en focalisant sur un ressenti émotionnel.
Toutefois le choix de l’émotion est ici souvent différent. J’utilise de préférence :
- l’émotion positive ressentie lors du dernier RN (si c’est une émotion négative, je déconseille à moins de vouloir replonger dans un rêve désagréable).
- Le désir d’être lucide (attention à l’excès de volonté entrainant cogitations avec voix intérieur)
- Le désir de progresser
5.3 - Phase de lâcher prise
Je passe en position d’endormissement et garde la focalisation sur le ressenti émotionnel. Normalement, cela ne doit pas engendrer d’effort car le but ici est de se laisser aller et de continuer à suivre les éléments qui sont désormais généré par l’inconscient. Si je reste bien dans le domaine de l’émotion et non celui de la réflexion, cela aide grandement la descente dans le sommeil et l’apparition des HH. En gardant le focus sur les émotions, les HH deviennent plus consistantes. J’ai alors deux choix (pas fait consciemment car à ce stade, je suis déjà trop proche du sommeil pour réfléchir, ça se fait plus de façon automatique) :
- Continuer à focaliser sur le ressenti émotionnel jusqu’à perte de conscience
- Passer le focus sur une HH assez solide pour m’emmener en rêve
En principe, je reste plus facilement sur le ressenti émotionnel et je perds conscience jusqu’à la formation du rêve où je suis lucide dès le départ. L’avantage c’est que le rêve est un poil moins fragile qu’avec un WILD où l’on se souvient de toute la descente dans le sommeil.
Les quelques cas où j’arrive à me souvenir de chaque étape de la descente en sommeil c’est lorsque je suivais une HH. Le niveau de lucidité est plus élevé qu’avec la focalisation émotionnelle, mais le rêve est aussi beaucoup plus fragile au début.
Dans tous les cas, il faudra bien veiller à laisser le temps au rêve de se stabiliser suffisamment avant de tenter un objectif. Pour ma part, il est très fréquent que je fasse plusieurs allers-retours entre le rêve et le noir onirique avant que celui-ci ne soit assez solide.