Un Excellent texte sur une excellente musique, de la poésie a l'état pure, une balade mélancolique et envoutante, un récit très onirique.
Arthur H, avec J.L.trintignant en invité.
http://www.youtube.com/watch?v=bddxKvX7qxoNous sommes partis dans la forêt
Là-haut, où ça grimpe
Guidés dans un sentier de lumière
Par les oiseaux et par le vent
On a découvert une clairière
A flanc de colline, face au soleil
On s’est allongés dans l’herbe
On a fermé les yeux
Mais juste avant de s’endormir
Elles sont apparues
Des femmes, dansantes, blanches
Des étincelles, vives, nombreuses
Une espèce d’enchantement
Un délire sans aucun doute !
Je respirais l’ombre de leur parfum
Je ne pouvais pas les toucher
On ne pouvait pas non plus leur faire l’amour
Même si on en avait très envie
On les regardait tournoyer autour de nous
On avait comme perdu la raison
Pourtant, on n’avait rien bu
Peut-être l’ivresse des hauteurs
Le vertige du printemps
Tu savais que beaucoup de femmes
Ont une âme de guérisseuse
Elles ont posé leurs mains sur nous
On a tout de suite senti une chaleur se répandre
Dans tout le corps
Un courant d’énergie pure
Agissait à l’intérieur
Ce qui était tordu se redressait
Ce qui était obscurci s’éclaircissait
Ce qui était cadenassé se déverrouillait
Après tout a changé, on était
Vif, léger, ouvert, lumineux
Alors elles ont commencé à nous parler
C’était en quelque sorte
Toutes les femmes qu’on avait aimées
Mère, filles, amantes, légitimes, illégitimes
Sœurs, amies, grand-mères, arrière grand-mères
C’était l’heure des secrets
Des solitudes, des abandons
Regrets, absences, trahisons
Mais aussi des joies, des fous rires
Des extases et de l’amour absolu
Après cette confession étrange
Le silence nous a pris
On était abasourdis, détruits
Mais aussi soulagés, neufs, vivants, solides, transparents
C’était l’heure de partir
La nuit tombe vite
Et on avait un peu de marche
On a embrassé virtuellement
Toutes nos femmes merveilleuses
L’atmosphère était saturée de plaisir
Elles ont virevolté une dernière fois
Autour de nous et ont disparu
ON est rentrés d’un bon pas
Avec cette joie féroce dans le ventre
Une envie de tout dévorer
Fallait pas nous chercher
Arrivés au village, les gens nous ont souri
Ça leur faisait du bien
De voir deux gars redescendre de la montagne
Complètement illuminés
On s’est regardés, on a rigolé doucement
Et sans dire un mot
On est partis chacun de notre côté
Il y avait tout à faire
A rêver, à construire
Mais maintenant c’était plus facile
Elles étaient là, avec nous.