Bon, alors j'ai vu ce documentaire et autant dire tout de suite que certains ici ne vont pas aimer du tout!
La particularité de départ de ce film, c'est qu'il joue la carte du docu-fiction d'horreur. Tout le monde sait ce qu'est un docu fiction, on en vois fréquemment à la télé, on aime ou on aime pas. Mais ici, c'est encore plus particulier, voire carrément inédit. il faut donc déjà admettre ce parti-pris de base pour pouvoir se plonger entièrement dans ce que nous propose le réalisateur.
Est-ce réussi? Pour ma part, comme ce n'est pas vraiment la raison pour laquelle je voulais voir cette vidéo, je n'ai pas prêté plus attention que ça aux scènes surnaturelles, bien qu'elles émaillent le film en long, en large et en travers. A vous de vous faire votre opinion sur la qualité des effets spéciaux si le cœur vous en dit. C'est du cinéma, donc forcément, comme je le disais dans ma première réponse, ça ne remplacera pas l'expérience vécue de toute façon.
Non, Ce qui m'intéressait c'était plutôt le propos des personnes interrogées, 8 individus hommes et femmes d'horizons différents, majoritairement des américain(e)s et un anglais qui témoignent d'expériences angoissantes, et traumatisantes qui les suivent depuis l'époque où ils étaient dans le berceau. Et c'est là où on peut commencer à s’interroger vraiment sur les choix du réalisateur.
Pourquoi ces personnes en particulier? Il faut savoir tout d'abord que toutes les paralysies du sommeil ne sont pas nécessairement angoissantes ou extrêmes. Quelqu'un qui n'en a jamais eu et n'en a jamais entendu parler va donc se faire de prime abord une idée fausse de la question en regardant "Nightmare", et ceux qui en font sans que nécessairement leurs crises soient aussi fortes vont s'alarmer inutilement s'ils ne savent pas en quoi une PS consiste exactement.
Et c'est vraiment une pierre d’achoppement contre laquelle butte le film, car à aucun moment il n'existe de point de vue extérieur pour contrebalancer les témoignages et permettre de se faire une opinion un peu objective du phénomène, tant que faire se peu, ou en tout cas permettre de le relativiser, hormis celui des proches et des spécialistes indirectement rapportés par les témoins interrogés. Si vous voulez voir ce film pour obtenir des réponses, passez votre chemin.
En même temps, j'imagine une "victime" de PS violente et angoissante qui viendrait par hasard regarder ce documentaire en ignorant totalement que ce qui la trouble porte un nom. Peut-être que savoir qu'elle n'est pas seule et que d'autres qu'elle à travers le monde en sont passé par les même difficultés et témoignent pourrait à la limite la rassurer. Le films suit les parcours des uns et des autres chronologiquement depuis les premières manifestations jusqu'à nos jours où les uns et les autres ont adopté des stratégies différentes pour gérer au quotidien le phénomène de la paralysie du sommeil et l'intégrer dans leur propres modes de vies et leurs système de croyance personnel.
Ce qui est rapporté par les hommes et les femmes interrogés est en effet très personnel, et les anecdotes sont parfois drôles, intrigantes ou touchantes. Certains membres d'AS se reconnaitrons probablement dans un épisode ou un autre narré par les 8 personnes interrogées. Mais encore une fois je trouve les types de PS dont il est questions trop ciblés et trop limitatif. Dieu sait qu'une PS peut être impressionnante et prendre des milliers de formes différentes. Cette variété de forme est laissée de côté au profit de deux ou trois PS-types que tous le monde ne rencontrera pas forcément d'ailleurs.
Qui plus est, ce choix d'écriture qui consiste à s'appuyer sur le témoignage exclusif et (presque volontairement) subjectif pourra paraitre très, trop limité et surtout trop subjectif pour remporter l'adhésion de tous ceux qui parmi nous sur le forum le regarderons, comme je le disais au début de ce message. Ce documentaire n'a peut-être pas vocation à être une étude scientifique de la PS et cela pourrait à la limite se tenir si les témoins nous emmenaient avec eux dans leur monde intérieur, mais la poésie manque à ce documentaire pour que nous soyons transporté de la sorte.
En dernier lieu, j'aurais aimé que nous puissions avoir droit à certaines ouvertures sur un phénomène comme le rêve lucide par exemple dans ce documentaire. Le RL est évoqué bien-sûr, mais d'une manière tellement nonchalante et anecdotique que je me demande bien en quoi quelqu'un qui aura déjà du mal à cerner comment gérer sa propre PS grâce à ce documentaire pourra "chopper" l'information. Dire que j'ai détesté "Nightmare" serait faux, mais pour ma part il ne m'a pas donné envie de le revoir par la suite. Avoir donc, pour passer à autre-chose ensuite.