[Bastef33]

Bonjour à tous.

J'ai eu ce matin l'idée d'une petite théorie sur la stabilité des rêves lucides, qui m'est venu après m'être souvenu de deux prises de lucidité au cours de rêve dans la nuit, que j'ai trouvé si courte (et si rapide) que je n'ai pour l'instant pas trouvé utile de les mettre sur le forum: on verra plus tard.
Pourtant, la rapidité de ces rêves m'a paru en elle-même avoir un sens.

Je n'évoque qu'assez rarement mes problèmes de vie personnels sur ce forum, et je ne rentrerais donc pas dans le détail. Mais j'ai le sentiment, que j'ai fait l'erreur de considérer ces derniers temps le rêve lucide comme un échappatoire à la vie réelle.
Je me suis donc, inconsciemment, mis en tête de fuir la réalité: et ce sentiment s'est prolongé dans mes rêves lucides, ce qui cause en ce moment chez moi de gros problèmes de stabilité.

Lune-Bleue m'a suggéré hier de me parler à moi-même en rêve lucide, et j'ai écouté son conseil, mais cela n'a pas marché -merci quand même   -  et le problème me paraît plus profond.
En journée, je souhaite fuir le réel pour retourner dans mes rêves et la nuit, j'ai l'appréhension de sortir de mes rêves, et je suis incapable de me concentrer sur "l 'instant présent" : cela revient à vouloir "fuir" mes rêves lucides.
Mes rêves lucides sont beaucoup moins longs qu'il ne l'étaient auparavant.

Ma théorie, est la suivante:
"Cesser de fuir le réel, avoir une vie stable, et vos rêves lucides n'en seront que plus stables."

[Hydrogene]

Entièrement d'accord. Les rêves sont une partie de notre vie, ils sont bien réels (dans notre imaginaire, mais réel).

[Stalker]

J'imagine que fuir la réalité peut dévaloriser notre présence irl et donc aussi en rêve. S'exclure de la réalité, et la culpabilité sous-jacente qui en découle, nous rend globalement moins présent "à soi", je présume.

Mais d'un autre coté, au début de la vingtaine, je faisais un max de RL et de MUO à force de rejeter et de défier la réalité. Ma tendance au nihilisme  () poussait mon esprit à aller au-delà du réel 'normatif' et déclenchait des éveils lucides sauvages.

[Bastef33]

Des éveils lucides sauvages, à force de remettre en cause la réalité... qu'il peut arriver à tout un chacun de rejeter, cela m'est arrivé aussi.
Mais d'un autre côté, si toute la journée je me dis, de façon inconsciente "vivement que cette journée se termine, que je parte de cette réalité", la nuit quand vont arriver mes rêves lucides, j' aurais beau me dire de me calmer...
mon agitation mentale ne cessera pas, et ainsi je ne me stabiliserais pas en RL.

Il faudrait en fait faire des TR IRL de manière fréquente, mais presque en se désintéressant du résultat.
Je sais pas, si mon idée est très clair.

[Hydrogene]

C'est différent : vouloir vivre dans ses rêves et rejeter la vie.

[Bastef33]

Peux-tu développer ton idée s'il te plait Hydrogène? 

[SRV]

Je suis pas sûr d'avoir compris. Tu mets le RL et l'IRL sur le même plan, à différencier avec les RN ?

[Bastef33]

SRV, en fait ce que je mets sur le même plan c'est la présence IRL et la présence RL.

Si toute la journée tu te dis mentalement, lorsque tu vis quelque chose IRL, "vivement que ça se termine", alors tu risques d'adopter cette conduire IRL.

Ce que je veux dire, c'est que toute notre vie nous sommes stressé, pressé.
On se dit sans cesse: "vivement que je m'achète une nouvelle voiture" , "vivement que ma journée de travail se termine", "vivement que j'aille me coucher".
En voiture, nous roulons à 100 à l'heure parce qu'on a peur d'arriver en retard au travail, ou je ne sais où.
On se projette sans cesse dans l'avenir, bien souvent on l'attend avec impatience, ou encore on en a peur, et finalement on ne vit pas l'instant présent.
Il me paraît pourtant nécessaire d'apprendre pleinement cette capacité - de calme, patience intérieure -  à l'état de veille, pour pouvoir l'appliquer dans nos RL.

Le RL, nous met face à cette réalité: de mon opinion, il peut s'intensifier si nous vivons à fond l'instant présent en rêvant, avec un esprit lucide mais aussi... calme.
Comment veux-tu que l'on soit stabilisé dans un décor onirique généré par l'esprit, si notre esprit est sans cesse distrait, tourmenté, occupé par les tracas du quotidien?
Alors qu' en RL, il peut-être bon, simplement, de se calmer pour se stabiliser.

Le RL est un peu notre paradis intérieur.
Laissons ses forêts vierges de l'incendie de nos tracas quotidiens.   

[SRV]

Ok c'est bien ce que j'avais cru comprendre : la reproduction des schémas mentaux IRL dans les RL. J'ai aussi remarqué ça.

D'ailleurs pas seulement en RL mais dans des rêves prélucides dont un qui m'a fortement marqué. C'est pas exactement ce dont tu parles mais ça y ressemble fortement.

Je ne me rappelle plus de quel schéma mental il s'agissait mais il était plutôt négatif. Et il était devenu tellement ancré dans mon esprit que j'ai adopté ce même schéma pendant un rêve prélucide.

Malheureusement je ne crois pas avoir noté ce rêve car la seule partie intéressante était justement la réflexion que je me suis faite à l'intérieur.

Ah si, je m'en souviens, c'était quelque chose dans le genre : "Putain ça fait tellement longtemps que j'ai pas fait de RL".

Je me souviens très bien du rêve, je rentrais chez moi, j'étais dans ma rue et mes pensées vagabondaient un peu et parmi elles se trouvait cette pensée négative.

C'est pour illustrer à quel point nos habitudes cognitives de la journée peuvent facilement s'intégrer dans les rêves (c'est quand même le comble de se dire "ça fait longtemps que j'ai pas RL'é" à l'intérieur même d'un rêve). Ça montre à quel point il est important d'avoir un état d'esprit positif sur ses capacités pendant la journée.

Je sais pas pourquoi j'écris une phrase puis un saut de ligne puis une phrase puis un saut de ligne.

Peut-être pour me rendre plus lisible.

Je sais pas.

A force de se dire qu'on rêve pas, ben on finit par y croire le moment où on rêve la nuit. Le but du yoga tibétain des rêves c'est de se dire continuellement "je suis dans un rêve" en journée pour RL'er la nuit. Ils ont compris le phénomène dont on parle ici. Cette sorte de TR approfondi et constant.