je suis à peu près persuadé que l'univers matériel répond d'une manière ou d'une autre à toutes nos pensées et à nos désirs (inconscients) sauf que nous ne sommes pas prêt à recevoir, nous avons un problème de synchronicité et une méconnaissance quasi-total de nous-même, qui vient entre autre de la difficulté à vivre au plus près du moment présent.
Je pense pareil, on est "jeté" dans le monde, en quelque sorte abandonné à notre sort, et on erre, inconscient des causes qui nous animent et cherchant anxieusement des règles et des lois extérieures pour se raccrocher à quelque chose. D'où pour reprendre Henri Laborit le succès à travers les âges des croyances religieuses, des idéologies, de la science d'aujourd'hui etc. bref tout ce bric-à-brac destiné à soulager notre angoisse primordiale. Et aujourd'hui je pense que notre défi c'est de nous débarrasser de tous ces concepts aliénants pour nous relier à notre vitalité profonde. Comme le dit Satprem, peut-être que l'excroissance mentale était provisoire et qu'il fallait passer par là pour retrouver
consciemment le pouvoir qui est au cœur de la cellule animale.
D'ailleurs pour rebondir sur l'astrologie, je suis tombé sur ça sur la page Wikipédia de l’
Ère des Poissons (l’interprétation astrologique de Jung que j'ai mis plus haut avait de la gueule mais elle m'était un peu obscure, du coup j'ai cherché à me renseigner un peu plus ^^' je suis pas forcément passionné par l'astrologie mais c'est quand même une tradition séculaire et quand je vois comme les sources convergent ce serait bête de s'en priver) :
« Le Verseau qui émergera de la période du poisson donnera un homme qui ne pensera plus selon l'intellect ordinaire. Ceci est désigné habituellement sous le nom d'entendement et raison symbolisé par deux poissons. Les critères de subjectif, ou d'objectif n'auront plus lieu d'être, car le penser nouveau ne consommera plus au fruit de l'arbre de la connaissance du bien et du mal mais puisera ses Pensées pures à l'arbre de vie. Comprenons bien que l'intellect humain prônant le Bien n'est que l’outil de Lucifer pour assujettir l'homme dans sa sphère de chute et de domination. L'image est claire, un homme déversant de l'eau, symbole des pensées intuitives, pensées qui ne sont pas de ce monde. Pas mes pensées, mais le penser en Moi, ou selon l'expression ésotérique de Rudolf Steiner : Cela pense en moi, cela ressent en moi, cela agit en moi. Précepte que l'on retrouve déjà dans la Rose-Croix. »Les expériences borderline, les religions, le shamanisme etc. sont vraiment un jeu de yoyo entre l’exploration de l’inconnu et la consolidation de la structure
Perso je pense qu'à la base toutes les religions étaient émancipatrices avant que le message originel ne soit perverti et qu'elles ne se transforment en doctrines. U. G. qualifiait toutes les traditions spirituelles d'impostures, allant même jusqu'à traiter le Bouddha de charlatan mais derrière cette provocation son but était de dénoncer
« les magouilles des intermédiaires qui fabriquent des idoles mortes avec la vie elle-même ». Je parle beaucoup d' U. G. mais c'est parce que ca a été un choc pour moi de découvrir sa pensée. A l'époque j'étais à fond dans le bouddhisme et je me suis rendu compte que ma fascination du nirvana n'était en fait qu'une traduction de mon désir névrotique d'immobilité et de repos, tout le contraire d'une véritable quête de transcendance. Sa vision négative est libératrice je trouve, elle rappelle qu'il n'y a pas de maître autre que le vivant lui même. Il est un peu dans la lignée du zen qui dit
«Si tu rencontres le Bouddha, tue le Bouddha !» sous-entendu l’état de Bouddha est insaisissable, on ne peut pas le rencontrer.
La ligne de fuite deleuzienne semble avoir un curieux mimétisme avec « l’éloge de la fuite » du neurobiologiste Henri Laborit
Énorme l'éloge de la fuite, c'est du petit lait, j'y retrouve la même approche négative libératrice dont je parlais plus haut. Lorsqu'il s'acharne à dynamiter l'idée d'amour en disant que ce n'est qu'un moyen de se donner bonne conscience et de cacher la motivation égocentrique des actes humains, moi ca me fait tout de suite penser au
monologue du boucher dans Seul contre tous (17:36 si ca te met pas le bon minutage). D'ailleurs ce film traite de cette question du système de domination sociale appelé morale et de la liberté véritable, sans porter de jugement. Le décor est planté dès le début :
! No longer availableSinon j'aime bien cette citation :
« En réalité, ce que l’on peut appeler ’liberté’, si vraiment nous tenons à conserver ce terme, c’est l’indépendance très relative que l’homme peut acquérir en découvrant, partiellement et progressivement, les lois du déterminisme universel. Il est alors capable, mais seulement alors, d’imaginer un moyen d’utiliser ces lois au mieux de sa survie, ce qui le fait pénétrer dans un autre déterminisme, d’un autre niveau d’organisation qu’il ignorait encore. »Ca me fait un peu penser à une analogie faite par Jung avec les mathématiciens qui découvrent les lois invisibles du visible, et qui créent des expressions pouvant prévoir le comportement de la matière (parfois sans même savoir quelles réalités physiques elles régissent, cf les équations qui mettent de l’ordre dans la turbulence des gaz à haute température découvertes bien avant qu'on les étudie), chaque implication ouvrant sur une myriade de nouveaux possibles. La création comme exploration d'un hypermonde.
Tu as lu G. Deleuze ?
Non, je le connais surtout à travers des vidéos et quelques concepts (lignes de fuite, opposition entre l'espace lisse et l'espace strié) mais c'est vrai que sa pensée m'a paru un peu poussiéreuse et difficilement accessible. En parlant de lecture tu m'as donné envie de lire Dune, est-ce que le film rend hommage au livre ? (Un des rares Lynch que je n'ai toujours pas vu).
D'ailleurs en parlant de l'usage des psychotropes comme voie d’expérimentation je te conseille le documentaire
D'autres mondes de Jan Kounen (ami de Gaspar Noé soit dit en passant) on y découvre sa rencontre avec les guérisseurs Shipibo d'Amazonie péruvienne, et son expérience de l’Ayahuasca, la liane des esprits (ou liane des morts). Ca vaut le détour, et c'est parfaitement dans le thème de notre discussion. Le travail de la liane est souvent décrit par ceux qui l'ont employé comme
« un trajet initiatique a travers le corps, de l'obscurité des entrailles a la grande lumière des visions. »L'être humain (et sa place dans l'univers), parfois je l'imagine au pire comme un pédant, au mieux comme une brusque accélération d’une crise systémique en réaction à l'entropie - une espèce de trou noir organique ambulant
Terrible comme façon d'imager la chose, et un peu effrayant aussi lol.
«Nous sommes des exploités à l'échelle cosmique, des prolétaires du bourreau démiurge, des esclaves exilés dans un monde soumis littéralement à la violence…, des étrangers sur notre propre terre.» (citation de Jacques Lacarrière)
J'ai récemment découvert la vision gnostique en faisant quelques recherches sur la panspermie. Pour résumer, les gnostiques refusaient la vision chrétienne d'un homme entaché par une culpabilité existentielle et parlaient d'une conspiration "divine" dirigée contre lui. Leur intuition profonde était que le monde est contaminé par un virus qui alourdit et détruit la trame même de la matière (vision qui correspond à celle de la loi thermodynamique de l'entropie qui postule que l'univers se dirige vers le chaos) et ce programme autodestructeur est inscrit jusque dans notre patrimoine génétique (notre corps dépérit et nous devons nous nourrir de l'énergie provenant de la mort d'autres organismes vivants pour repousser la notre). Lorsque j'ai lu tout ça j'ai soudain compris pourquoi le serpent est présent dans tous les mythes lorsqu'il est question des origines, et notamment l'Ouroboros (le serpent qui se dévore lui même, emblème de l’éternel retour et du caractère cyclique du temps), et aussi pourquoi notre énergie primordiale est vue comme une énergie serpentine. D'ailleurs dans le doc que je t'ai linké plus haut il est question des chamanes d'Amazonie qui dans leurs hallucinations "voient" la double hélice de l'ADN sous forme de serpents enroulés (le fameux serpent cosmique amérindien). Dans la gnose, le démiurge est représenté comme une créature monstrueuse à visage de lion et au corps de serpent.
Pour revenir à mon objectif lucide, c'est ça qui m'a plu dans la métaphore de la plongée de la jungle, devoir s'enfoncer dans un monde de prédation et de chaos pour se relier à la source créatrice et transformer le voyage aux enfers en fontaine de jouvence (le défi de l'humanité). On retrouve ça dans le vieux mythe du trésor enfoui au fond de l'antre du dragon.
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les "teufeurs" qu'il m'arrivait de fréquenter les écoutaient en boucle
Tu m'étonnes, on devient vite accroc (je suis entrain d'en faire l'expérience, j'arrive plus à écouter autre chose en ce moment).
« We had a dream » ce reportage est excellent je l'ai déjà vu plusieurs fois "Chaud la techno ou pas ?!"
Léo est un animal fou furieux haha. J'hésitais à te le link justement, sinon il y a d'autres docs pas mal comme les World Traveller Adventures, un DVD qui retrace les périples de différents sound systems à travers le monde : en Bosnie (juste après la guerre ^^), au Moyen Orient et en Afrique +
un reportage consacré aux Spiral Tribe pionniers du nomadisme techno. Malheureusement pour les voyages j'arrive pas à mettre la main sur des liens VOSTFR (à l'époque je les avais DL sur t411 mais ils y sont plus). :/
Merci pour le partage de Strange Days ! J'ai direct accroché en voyant le générique. Il est déjà dans mon disque dur, prêt à être visionné (je te donnerais mon avis).
Pas mal Plastikman, c'est pas violent mais j'aime bien l'effet de son enveloppant. Les nappes sonores glauques me rappellent trop l'ambiance des films de Carpenter. :-*
Toujours dans la tribe (j'arrive plus à en sortir je te dis, je suis envoûté par l'infinite beat ^^), Desert Storm un sound system anglais qui fait partie des vieux de la vieille :
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