Quand on s'appelle
Yin Yang, quoi de plus facile que la voie du milieu
@Triger : Ni l’un, ni l’autre. Je n’ai pour objectif, ni de me concentrer sur mes émotions, ni de les comprendre. Ressentir mes émotions ne nécessite aucune concentration étant donné que j’en suis envahie. Quant à les comprendre, je les comprends déjà tellement bien que je regrette même de ne pas m’y fier plus souvent !
Pour répondre quand même à ta question mon objectif est d’une part, de privilégier les émotions positives et, d’autre part, de réagir à la hauteur de ce que je ressens et non plus à la hauteur de ce qui est socialement admissible. Je pense avoir atteint mon 1er objectif, mais pas encore le 2ème.
Sur les émotions positives : Avant de m’exercer, je devenais spontanément lucide pour créer des issues dans mes cauchemars, où l’émotion dominante était la peur. Depuis que j’ai découvert l’onironautisme, je développe la même chose, mais pour le plaisir, la joie et la sérénité. Pendant que tu rêves, si tu éprouves du plaisir, ton cerveau produit des endorphines. C’est donc que l’expérience émotionnelle est réelle, même si le rêve est irréel. Et ça c’est trop bôôôn !
Sur l’intensité des émotions : IRL je dois les juguler pour la paix sociale, mais dans mes RL ce n’est pas nécessaire.
IRL je dois veiller à ce que l’intensité avec laquelle je vis une situation ne gâche pas mes relations avec les autres. Aujourd’hui, je suis presque toujours attentive à ce décalage d’intensité entre moi et les autres, même si mes sensations>émotions>pensées restent cohérentes entre elles. Très souvent dans mon passé, ceux qui n’étaient pas affectivement impliqués trouvaient que j’avais des réactions disproportionnées à la situation, ce qui était logique de leur point de vue. Du coup, ils me fuyaient ou bien ils m’envoyaient chier. Pour ceux qui m’appréciaient et ceux qui m’aimaient (d’amitié, d’amour), c’était beaucoup plus compliqué.
Mais puisque mes PR ne sont pas réels, je ne devrais plus avoir besoin de dissimuler ce que je ressens (sensations et émotions), ni m’efforcer à atténuer mes réactions (expression). Là, j’ai une bonne marge de progression devant moi.
Triger, ça m’intéresserait que tu me fasses part de ton expérience d’onironaute hyper-sensible. Tu rapportes avec méthode tes émotions dans ton journal, mais as-tu constaté une évolution depuis que tu as débuté les RL ?
Au sujet des extrêmes : ça ne m’est jamais arrivé de basculer soudainement d’une émotion à l’autre, sans que cela soit en rapport avec la situation rêvée. C’est peut-être ton rêve qui joue son rôle d’exutoire.
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Bahamut : La pratique des rêves lucides nous amène donc à nous intéresser, tôt ou tard, à la rhétorique et aux sciences cognitives. C'est passionnant!
Ce que tu dis, c’est qu’en RL on peut se remémorer ce qu’on a appris par cœur IRL, déduire, compter et avoir une pensée critique.
Par contre, on ne peut pas élaborer une suite d’idées. Du coup, on ne peut pas décider à l’avance de prendre des décisions successives (saisir une poignée, puis tourner, puis tirer).
La pensée arborescente est, elle aussi, limitée, donc difficile d’émettre des hypothèses.
Et qu’en est-il de la pensée implicite ?
Est-ce qu’un onironaute en RL peut retrouver les chaînons manquants d’un raisonnement ? Ex. sur un paquet de cigarettes, le message « fumer tue » implique « ne fume pas ». Fumer rend parfois malade, cette maladie peut être incurable et alors tu meurs, donc tu ne dois pas fumer. Faudrait quand même pas finir enterré avec une énorme tumeur blanche sous le menton !