Je fais presque toujours une estimation du temps de mes rêves, et c'est le temps que j'ai ressenti; il se peut que cela ne corresponde pas exactement au temps réel.
IRL, faire une estimation de temps à la minute près est passablement difficile; on arrive presque toujours à plus ou moins quelques minutes du temps réel, et plus le temps estimé est long, plus la marge d'erreur est grande. En plus, nous avons tendance à utiliser des multiples de 5 pour donner une estimation; 5 minutes, 10 minutes, 15 minutes... Ce qui correspond aux subdivisions remarquables d'une horloge. Je n'ai jamais vu quiconque estimer un temps au pif et dire : "Cela a duré 7 minutes et 23 secondes."; on va plutôt dire : "Cela a duré environ une dizaine de minutes.", ou encore, "Cela a duré entre cinq et dix minutes.".
Cela est du au fait que l'estimation que l'on fait du temps est très ressentie; on ne compte pas mécaniquement les secondes dans notre tête comme une horloge.
Essayez ceci; regardez une horloge numérique, observez et retenez l'heure qu'il est. Observez également les deux points entre les heures et les minutes, qui clignotent au rythme des secondes, histoire de vous donner le rythme. Dès que le passage d'une minute à l'autre se fait, fermez les yeux et comptez les secondes, le plus régulièrement possible. Quand vous arriverez à 55 secondes, ouvrez les yeux et continuez de compter.
Vous constaterez que vous arriverez presque toujours en retard ou en avance du changement de minute. Vous constaterez également que c'est un exercice qu demande beaucoup de concentration, et que votre esprit aura tendance à vouloir penser à autre chose. Avec un peu d'entraînement, vous arriverez de plus en plus près, mais rarement pile dessus.
Alors, si l'estimation du temps est un exercice difficile en état de veille, même en comptant volontairement les secondes, imaginez en rêve, où l'espace-temps est très malléable.
Je conçois très bien que la durée ressentie du rêve peut parfois être très près de la réalité, mais dans d'autres cas, le temps peut avoir paru plus court ou plus long que le temps réel. Comme dans la vraie vie, en fin de compte; quand on a du plaisir, le temps paraît plus court, mais quand on s'ennuie ou vivons une situation difficile, le temps paraît plus long.
J'imagine que si on entre dans un RL avec l'intention bien concertée de mesurer le temps et avec l'aide de notre réveil, notre estimation du temps sera plus précise que si on n'y fait pas attention.
Une expérience à tenter serait de placer une caméra vidéo sur un trépied pour filmer notre sommeil. On s'assure que la date et l'heure sur la caméra sont exactes, on ajuste la sensibilité de la caméra à la lumière au maximum, et on met la qualité d'image plus basse pour avoir un temps d'enregistrement plus long. La vitesse de l'obturateur pourrait être allongée, mais pas trop, car cela donne un enregistrement saccadé qui pourrait nous faire manquer des détails.
Une source de lumière pourrait être ajoutée, une lumière suffisamment faible pour ne pas gêner le sommeil, mais suffisamment forte pour que la caméra puisse bien capter ce qui se passe. On place la caméra pour voir clairement deux choses; les yeux et les mains.
Avant de se coucher, on démarre l'enregistrement, et le mieux serait de se coucher sur le dos. On place volontairement ses mains perpendiculairement sur notre corps, les doigts vers le haut, et on les maintient comme cela.
Le but de voir les mains et de les tenir droites est de filmer leur affaissement sur notre corps, signe que l'on vient de s'endormir. Le but de voir les yeux est filmer le début du sommeil REM.
On transfère le vidéo sur l'ordinateur, puis avec un éditeur comme Windows Movie Maker, on peut repérer l'affaissement des mains et les mouvements rapides des yeux, et avec la ligne de temps de l'éditeur, mesurer le temps. Si on a remémoré un rêve, on pourrait mesurer avec précision sa durée.
Je vais tenter l'expérience prochainement, et je vous ferai part de mes observations. Cela fait longtemps que je veux faire cette expérience, mais je n'ai jamais passé à l'acte. Maintenant, j'ai une bonne raison de le faire.